Troubles alimentaires – Quand les aliments nous manipulent

Avant de commencer à citer les origines des troubles du comportement alimentaire qui nous touchent peut-être, revoyons tout d’abord ce que signifie réellement ce terme un peu brutal qui fait peur à entendre.

Les troubles du comportement alimentaire sont des manifestations dont nous avons conscience ou non, liés à notre rapport avec l’alimentation. Ils se caractérisent par divers symptômes ou certaines caractéristiques de santé qui en sont les conséquences.

Les troubles les plus connus concernent les personnes souffrant de maladies, comme un taux de cholestérol trop élevé lié pour un bon nombre à des problèmes de surpoids, voire dans certains cas d’obésité. Pour bien comprendre le cliché, je vous énonce quelques produits sucrés (chocolat, …), salés (biscuits apéritifs, …), et toutes les autres habitudes alimentaires que nous avons prises durant la journée. Peut-être avez-vous des habitudes à manger tel ou tel aliment à certains moments de la journée ? Recherchez-les. Si vous en avez, la suite de l’article vous concerne certainement.

Au sein de notre société moderne, le risque de manquer de nourriture est devenu quasi-nul. Elle est tout simplement partout. Bien sûr, la première image nous venant en tête est le magasin dans lequel nous faisons la majorité de nos achats alimentaires. Mais il y a également tout le reste. Nous n’y pensons pas forcément, mais la nourriture est présente partout. Le distributeur de boissons (et peut-être de gâteaux) présent à notre travail, à la gare, … les petits commerces en ville (boulangerie, pâtisserie, snackings en tout genre, …) ou encore les restaurants arborant les rues. Les situations sont nombreuses mais elles sont bien là.

Tout est là pour nous attirer vers la nourriture, de nous donner l’envie de manger. Il suffit que des odeurs viennent à notre nez pour ressentir un vide qui se crée dans l’estomac et qu’un besoin de manger se fasse sentir. Avez-vous déjà remarqué que ces fringales, ces besoins de manger quelque chose, sont principalement liés à des aliments sucrés ou salés ?

Pourtant nous avons tous en tête cette publicité sur notre téléviseur nous rappelant de « ne pas manger trop gras, trop salé, trop sucré ». Mais alors pourquoi est-ce si difficile de sortir de ce type d’aliments ?

Le sel, le sucre et les matières grasses donnent des saveurs procurant du plaisir en bouche. Le sucre aura la particularité d’apporter de la douceur et un réconfort, le sel donnera l’envie de nous mettre en appétit et les matières grasses d’apporter du goût à nos plats.

Maintenant, enlevons tout cela. Tout de suite, quel tableau vous faites-vous de l’alimentation ? L’image des légumes nous arrive en tête, les fruits peut-être, certains produits céréaliers (pâte, riz, …), … Dans tous les cas, ils nous cassent un peu les images que je vous ai énoncé précédemment.

Notre organisme et plus particulièrement notre cerveau est attiré vers ce type de produits (sucrés, salés, gras). Certains secteurs s’activent car ces aliments sont liés à des réconforts, de la relaxation, du plaisir immédiat, … Et c’est bien là où notre société « moderne » fait défaut. Les produits naturels ont quitté en partie notre alimentation et nos assiettes. Imaginez-vous ce vendeur de carottes râpées à la vinaigrette au lieu du marchand de petits-pains à la gare. C’est tout de suite moins alléchant.

Les zones de notre cerveau ne sont pas les mêmes. La disponibilité d’un plaisir immédiat sera toujours plus appréciée que l’autre cas si nous n’en prenons pas conscience. Tout le monde sait que les légumes sont bons pour la santé. Nous essayons même de les mettre au mieux dans les assiettes de nos enfants. Quand il faut montrer l’exemple, la tâche peut également être difficile.

Il devient alors tout à fait normal que ce que nos enfants mangent soit en fait le reflet de ce que nous mangeons (peut-être même sans s’en apercevoir). En même temps, entre vous et moi, nos enfants mangent ce qu’il y a à manger. Si nous l’avons acheté, c’est peut-être parce que nous le voulons également.

Voyons maintenant l’impact de ces aliments sur notre santé.

Au vu de ce que nous venons de voir, on peut dire que certains aliments ont un lien avec notre cerveau. Cela signifie que ces mêmes aliments ont un effet psychologique, on parle même d’une addiction. Et oui, peut-être que c’est votre cas. Pour le savoir, prenez-le ou les aliments que vous mangez par habitude, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent. Essayez de l’arrêter pendant au moins une semaine. Si vous y arrivez, c’est une bonne chose.

Maintenant que vous avez réussi cette première étape, passons au niveau 2. Supprimez toutes vos sources de sucres, aliments sucrés, produits sucrés, … pendant au moins 2 semaines. C’est peut-être déjà plus difficile à tenir car vos envies d’en consommer font surface régulièrement, voire vous occupent une partie de l’esprit. Si vous avez ce ressenti, vous devez avoir au moins un trouble du comportement alimentaire car vous avez un besoin « compulsif », comme si quelqu’un vous force à craquer.

Ces troubles sont pour certaines personnes plus ou moins compliqués à gérer. Le problème de santé est susceptible de se faire ressentir quelques années ou décennies plus tard. Les prises de poids, les maladies diverses suite à une alimentation pauvre en vitamines et minéraux, … et bien d’autres conséquences envisageables aussi peu réjouissantes les unes que les autres.

Ces aliments (sucre, sel, gras) ne sont pas forcément mauvais pour la santé mais ils sont trop présents dans l’alimentation de nos jours. Si vous vous prêtez au jeu d’arrêter le sucre pendant 2 semaines, vous verrez que la liste des aliments se réduit très fortement.

Un autre facteur provoquant une accentuation de cette dépendance concerne les additifs alimentaires. Des études ont également montré qu’il y a un lien entre les additifs alimentaires et les allergies liées à notre alimentation. Les additifs alimentaires sont des produits naturels ou de synthèse ajoutée aux aliments pour donner des propriétés qu’ils n’ont pas naturellement.

On en retrouve malheureusement dans la quasi-totalité des produits issus de procédés industriels. Mais alors pourquoi y- a-t-il une telle nécessité d’ajouter des additifs alimentaires aux aliments ? Tout simplement par le fait que notre alimentation est de plus en plus pauvre naturellement parlant. De nos jours, nous avons la « chance » dira-t-on de trouver les mêmes fruits et légumes tous les jours de l’année.

La saisonnalité n’existe plus. Des procédés industriels sont mis en place pour trouver des solutions artificielles afin d’obtenir des rendements impressionnants toute l’année. Les cultures poussent les produits frais à grossir vite. Le temps gagné est impressionnant, tout autant que la perte de la qualité nutritionnelle.

L’utilisation de pesticides fait également des dégâts sur les produits frais et sur nous par effet domino.

Ces ingrédients « low cost » sont principalement utilisés dans les plats industrialisés et autres préparations toutes faites pour nous permettre de gagner du temps en n’ayant qu’à les réchauffer.

Si nous ne prenons pas conscience que notre alimentation n’est plus adaptée à ce que notre organisme a réellement besoin, les problèmes de santé seront de plus en plus présents et apparaitront de plus en plus tôt. Les problèmes de santé ne sont pas anodins car ils concernent des maladies neurodégénératives (Alzheimer, …), des cancers et tous autres cas aussi graves.

Nous avons quasiment tous connus dans notre cercle familial plus ou moins proche, un cas comme celui-là. L’alimentation est un facteur parmi d’autres, mais c’est celui qui a assurément le plus d’importance pour notre santé.

La médecine sera toujours là pour nous maintenir en vie le plus longtemps possible, mais dans quel état et à quel prix.

Vous l’aurez compris, il est déjà nécessaire de limiter très fortement, voire de supprimer totalement les produits industrialisés ou les produits issus d’une agriculture intensive. Cela fait déjà un sacré filtre car nos magasins sont principalement composés de ces produits. Mais c’est malheureusement la meilleure des solutions à suivre.

L’alimentation la plus naturelle possible est la seule porte qui nous permettra de libérer notre esprit des troubles du comportement alimentaire auxquels nous sommes touchés. Cela signifie d’avoir plus de moyens pour nous procurer les produits issus d’une agriculture plus respectueuse. Ce n’est pas forcément le cas.

Consultez internet et recherchez les cultivateurs responsables autour de chez vous. Ils vendent peut-être en direct et les produits sont de bien meilleure qualité car vous pouvez poser les questions sur les méthodes utilisées pour les cultiver.

De même, si vous n’achetez plus (ou très peu) de produits industriels pour des produits plus vertueux, vous vous apercevrez que votre budget ne va pas augmenter beaucoup plus que cela. Tout simplement parce que vous gagnerez l’argent des produits inutiles nutritionnellement pour des aliments riches en vitamines et en minéraux.

Dans une réflexion plus psychologique de notre lien avec l’alimentation, il convient de privilégier la qualité à la quantité. Les aliments de qualité peuvent être consommés en plus petites quantités, mais ils disposent pourtant des mêmes bienfaits et plus encore. Les aliments pauvres pour notre santé peuvent avoir une quantité d’eau plus importante dans leur composition. Vous avez alors un fruit ou un légume plus gros mais c’est l’eau. Vous payez le prix au kilo pour l’eau d’abord et non pas pour les qualités nutritionnelles.

Les plats cuisinés sont une solution de facilité. Nous rentrons le soir et impossible de faire cuisiner car nous sommes fatigués de la journée. L’habitude d’avoir à disposition des aliments prêts à l’emploi n’est pas recommandée. Ils doivent être là en dépannage, mais ils ne doivent pas être considérés comme des produits de consommation courante.

Ce sont les aliments frais, nécessitant un peu de travail, qui doivent être présents dans nos assiettes. Cela nécessite plus de travail en cuisine, mais recherchez une organisation qui vous convient afin de trouver ce temps qui n’est pas nécessairement forcément difficile à trouver. Après tout, les personnes des pays développés arrivent à passer plusieurs heures par jour devant une télévision ou avec un téléphone.

Les troubles du comportement alimentaire font partis de notre quotidien, de notre esprit qu’on le veuille ou non. Même les meilleurs d’entre nous sont tentés un jour ou l’autre par un plaisir sucré, salé, …

Mais ce sont bien des plaisirs. Vous pouvez maintenant être plus au fait de l’impact de ces aliments sur votre santé à venir, mais également sur la dépendance qu’elle procure. Ces mots sonnent comme une drogue et elle est en effet à prendre comme telle. Notre société moderne a réussi à embrumer l’esprit avec des artifices synthétiques, chimiques, n’étant pas la réalité.

Votre mission si vous l’acceptez est de tenir tête, d’avoir une motivation à toute épreuve capable de dire non aux signaux envoyés par votre corps à la vue ou à l’odeur de ces aliments. Si vous êtes un fumeur, ancien fumeur, ou ayant déjà vécu une dépendance diverse, dites-vous que le chemin pour arrêter de consommer les aliments gras, salés et sucrés peut s’avérer tout aussi compliqué.

Certaines personnes rencontrent même plus de difficultés car l’alimentation part d’un besoin essentiel pour vivre. Elle touche le plus profond de notre corps et de notre cerveau.

La lutte n’est pas facile surtout si vous êtes seul. Essayez de trouver des partenaires dans cette aventure pour vous épauler et vous aider à y parvenir. Votre corps et votre santé vous en remercieront.

Rappelez-vous toujours que votre santé est directement liée à ce que vous mangez.